Trahison et amertume

La Lune Pourpre

Cette douleur aiguë lui avait arraché un cri. La terreur et l'écoeurement l'avaient submergé quand l'odeur de la viande brûlée avait caressé insidieusement son odorat et qu'il avait pris conscience que c'était celle de sa propre chair marquée du signe de la Lune Pourpre. Tout avait vacillé, des lambeaux de lui-même s'étaient effilochés pour être remplacés par les fils d'un marionnettiste.

Depuis, il emprunte maintes fois ces dédales qui conduisent à la Tour Ouest. Il maudit ses constructeurs qui ont imaginé des passages aussi étroits mais tellement ingénieux dans leur invisibilité. Il ne se souvient plus comment il a appris les moindres recoins obscurs de ce labyrinthe, il les connaît voilà tout, tout est tracé dans sa tête. Son utilité est indéniable pour garder un oeil sur les visiteurs de passage au Donjon de la Lune Pourpre. La torche vire au bleu avant d'exhaler son dernier souffle lumineux, la faible clarté qui se faufile sous la porte finit par guider ses derniers pas. Ses entrailles se nouent un peu plus à chaque coup qu'il porte à l'huis avec le heurtoir en gueule d'harpie. Il avait eu une sainte horreur de répondre à ces directives malgré lui, ce sentiment disparaît un peu plus chaque nuit. Il a de plus en plus de mal à reconstituer sa vie d'avant, ses souvenirs s'échappent, pourtant il les voit comme l'eau ridée d'un lac, mais lorsqu'il plonge sa main pour la saisir, tout ce qu'il était file entre ses doigts. Il perçoit alors la clarté d'un astre pourpre se reflétant sur les ondes obscures, la lune l'hypnotise et le ramène à sa condition. Il se sent si...

Une silhouette sombre cernée d'un mince filet de lumière lui ouvre la porte avant de se placer immobile dans l'ombre d'une niche. La multitude des candélabres donne une atmosphère particulière à la pièce, cependant la clarté qu'ils diffusent, semble être happée par l'aura sombre des quatre Vampires installés au centre de la tour dans des fauteuils aux lignes sinueuses et au bois sombre. Son attention revient sans cesse vers eux alors qu'il voudrait les fuir, sa peur lui tambourine les tempes et assèche sa langue. Il brûle son être à les servir, il le sait bien, mais cette force est si attractive, si séduisante, le fanatisme flirte avec son esprit qui reçoit l'ordre de s'exprimer. Sa voix se fait chevrotante avant de reprendre un peu d'assurance : -Toutes les créatures naines des EN représentés par Baramir et ses alliés ont été marquées au fer, ainsi que celle de l'elfe. Le bétail est asservi, Zoodhil vous appartient presque...

Une voix chaude et glacée foudroie sa pensée: « Presque ?! ».
il ne discerne pas les traits de ses maîtres dans le trouble qu'ils lui provoquent, seulement leurs regards perçants, froids, d'une sauvagerie camouflée par une culture extrêmement raffinée. Un raclement de gorge étouffé introduit son explication : - Une vingtaine d'Harpie ont péri en partant en éclaireuses chez le marchand Hermès, les dieux ont eu pitié de son âme. Une est revenue de ce massacre. Son gréement fut sévèrement touché mais un vent mystérieux l'a poussé au large...Vous avez pu asservir une partie des hommes du miraculé par le biais de Baramir qui les accueillait en son royaume.

Cette fois c'est le songe incarné qui touche ses sens par une senteur parfumée d'orchidée : « Nul doute que Dalmatin vengera en vain son allié » Son rire est trop limpide pour une femme si obscure et ses yeux bleus baignent dans trop d'innocence pour qu'elle soit pure. Le malaise le gagne de plus en plus dans la symphonie des rires qui se sont rejoint à l'unisson. Le vampire au nom de Prince ne rit pas, il se contente de se lever et de serrer sa main gantée, les ombres nichées dans les alcôves se rejoignent comme les doigts de son poing avant de s'évaporer dans le néant. Un timbre grave s'insinue dans les pensées « Les sentinelles se chargent de s'infiltrer chez ce dernier inconvénient pour connaître l'état de ses troupes...comment se nomme-t-il déjà ? hmm oui Dalmatin. Peu importe, allons voir nos combattants et notre bétail mes belles ténébreuses. »

Des caresses fugaces, des baisers mordants des trois tentatrices enivrent et laissent le nouveau fidèle seul au milieu de la pièce désertée qui a perdu tout son mystère. Il porte sa main au signe gravé sur sa jugulaire, une soif mordante l'atteint, il leur appartient corps et âme comme ceux qu'il observe par la fenêtre de la tour. Dans ce paysage décharné, les corps des prisonniers ne paraissent plus aussi squelettiques, des créatures au nom oublié les séparent dans un choix méticuleux. Des chaînes humaines, naines, orques forment les maillons d'une stratégie minutieuse. Les rebellions n'ont plus raison d'être quand la marque est apposée, les râles ne sont plus qu'un bruit de fond. Son regard se perd vers la droite, il savoure sa chance d'élu, il aurait pu être parqué dans la Fosse avec les rejets...Les harpies profitent de leur festin avant le dernier combat. Un sourire étire ses lèvres, tout est si beau sous l'éclat pourpre.

daltamin

Seigneur La lune pourpre

si tu gagne se continant ce n'est pas parce que tu est puissant mais seulement parce que tu a attaqué en traitre

Seregon Halldrim

Seigneur Daltamin,

Je suis l'un de ces seigneurs qui se battra toujours contre les lâches qui nous attaquent dans le dos. Par contre, cela fait partie de la grande chose que nous appellons la guerre . C'est de l'astuce et si cela vous est arrivé, vous n'avez vous qu'à blâmer de ne pas avoir été assez lucide pour vous en apercevoir et le voir venir. C'est le plus astucieux des deux combattants qui à gagner et c'est seulement le résultat qui compte. Méditez là-dessus,

Très belle écriture Lune Pourpre, mes hommages

Respectueusement, Seregon Halldrim

Lancwen La Pourpre

Messire Halldrim,

la guerre est quelque chose de terrible surtout lorsqu'elle est menee de maniere fourbe. A vous lire, j'ai l'impression, certainement erronee, que vous prefereriez ne pas respecter un traite si cela pouvait vous faire gagner la guerre et que finalement vous faites l'apologie des gens que vous dites combattre. Tous les moyens sont ils bons pour gagner?
Je vous prie de mediter aussi la dessus mon cher Seregon.

Seregon Halldrim

Dame Lancwen,

Je crains que la guerre ne soit quelque chose de terrible tout simplement. Qu'elle soit mener de quelconque manière. Tous les moyens sont bons pour arriver à la victoire de son peuple effectivement, par contre, certains d'entre nous préfère quand même s'en tenir à des principes moraux, ce que j'approuve. Mais notre monde est tellement partagé entre ces principes, ce qui en fait son équilibre, et je respecte cela.

Bien que je sois quelqu'un de bien, je n'ai aucune objection à fréquenter des gens de mauvaises augures, à combattre avec un "traitre", puisque je juge que l'équilibre du monde est dans ses différences et que les opinions de chacunes des parties sont bonnes pour elles. Donc agrandir son champs de visions pour comprendre et accepter les autres, sont pour moi une source de sagesse.

Ainsi, il est trop facile de mentionner que l'autre est un traître, c'est peut-être un facteur à sa défaite, mais lorsque nous tombons dans les ruines, ce n'est toujours que purement notre faute, de ne pas avoir prit garde au danger qui nous a fait chuter.

Respectueusement

Baramir d'Eckmöl


Un soleil se lève à l'est. Mais déjà les hommes de Baramir se préparent. On entend le bruit des pas pressés sur le sol pierreux du campement nain. On Entend le bruit des armes que l'on retire de leur râtelier. Le bruit des armures qui se fixe sur les torses, le bruit des bottes que l'on chausse, le bruit des préparatifs à une grande bataille.

Baramir est dans sa tente, il revoit une dernière fois la disposition de ses troupes. Cette journée promet de grandes surprises. L'idée de voir des danseurs de guerre et des ents chevauchant des licornes pour aller taper des fées ; quel programme ! Baramir venait de sonner son cor. Tout les guerriers et frères d'armes rassemblés savaient ce que cela voulait dire. Baramir passa une dernière fois ses troupes en revu, laissant le soin à l'un de ses plus fidèles commandant en second de s'occuper de la défense.

Baramir prit soin de prendre lui même son étendard et de marcher en tête de la colonne d'assaut. Lui, ainsi que toutes les forces de frappes qu'il avaient choisit pour railler Jakkiller du continent étaient présente. Il marchait fièrement. Bientôt, le continent serait à eux. Plus qu'un dernier obstacle... Baramir aperçut au lin une seconde colonne d'attaque. Il sonna son cor, un son de cor lui répondit. Ils approchaient du royaume ennemie à détruire. Baramir sonna une longue et grave note sur son cor puis hurla un ordre en ancien langage et le répéta en langage compréhensible pour les unités elfiques qu'il contrôlait. Il laissa les elfes se détruire entre eux, savourant ce spectacle puis alla à la rencontre du Seigneur Daltamin.

"ne trouver vous pas cela étrange ?
_Quoi donc ?
_Le simple fait que seul nos troupes soient présente ?
_Vous voulez donc dire qu'il nous a...
_...TRAHIT !!"

Baramir attendit que tous les mourants du royaume de Jakkiller soient réduit au silence et à la paix pour repartir. Il courrait, lui et toutes ses troupes en état. tous courraient pour rejoindre au plus vite leur campement. Mais déjà une colonne de fumée s'élevait dans les air. C'était donc finit ? Baramir doubla la cadence, plongeant sa colonne avec lui dans une course effrénée pour atteindre ce qu'il restait de son royaume.
Baramir s'arrêta aux portes de son royaume. Tout avait été détruit, il ne restait rien. Tous les bâtiments était en ruines. c'est alors que Baramir aperçut les cadavres des harpies. c'était donc bien une trahison ? Il n'y avait plus de doute. Baramir inspecta son royaume à la recherche de survivants, il en trouva quelques uns. Il s'approcha du premier d'entre eux, qui était qu'un simple apprenti forgeron. Baramir dégaina sa hache et lui trancha la tête. Il était pris dans une sorte d'immense frénésie et tuait tous les survivant de ses propres mains. Quand il eut finit, il s'assit en tailleur au milieu des cadavres de ses frères.

"Seigneur, pourquoi avait vous fait cela ?"

Ce fut le visage maculé de sang, mais aussi de larme, le tout coulant sur sa barbe que Baramir leva les yeux, un visage sans expression apparut alors au jeune soldat qui lui avait posé la question.

"Rassemblez les corps et bruler les. TOUS ! je ne veux qu'il ne reste aucun homme en chaire, seulement un tas de cendres.
_mais Seigneur, je ne comprend pas. Pourquoi ne pas les enterrés et leur offrir une belle mort ? pourquoi avoir tuer les blessés et survivants.
_Je préfère encore tuer mes propres fils et frères plutôt que de les laisser se faire dévorer et servir de bétail à ces monstres inhumains"

Baramir avait toujours quelques larmes ruisselant sur son visage taché de sang. Il contemplait les longues colonnes de fumée noire qui s'élevaient des différents buchers et les ruines de son royaume. Il prit donc le radeau, seul avec sa garde rapprocher, unique guerriers d'élites ayant survécu au premier et dernier massacre.

Sur son radeau Baramir pensait à ses souvenirs. ces moment joyeux qu'il avait passer avec une morte, avec sa morte. Il l'aimait et il l'aimait toujours. Mais comment pouvait-elle être comme cela ? Baramir fut tirer de sa rêverie par l'approche des côtes de Khazad... Lui qui croyait rentrer joyeux, il rentrait écoeurré et remplit de haine.